Papa Wemba |
Même si c’est à 9h10 que le corps médical annonce, officiellement, à la Polyclinique
Sainte-Anne Marie (Pisam) le décès de Papa Wemba, ce dimanche 24 avril, depuis
sa brutale chute en pleine prestation, autour de 5h32, après trois titres
exécutés, le sentiment que la star avait rendu l’âme sur scène a traversé
esprits et la conscience collective à Abidjan de quelque 12 à 15 000
spectateurs réunis pour une grand’messe au Femua, à Anoumabo à Marcory, dont il était le parrain de la 9e édition, et
tête d’affiche devant clore la scène d’Abidjan avant de boucler la boucle, en
soirée à Korhogo (630 kilomètres d’Abidjan au nord du pays). Hélas ! Le sort en
a décidé autrement.
Surtout que, au sujet de la prémonition, quelques semaines
auparavant, à l’aune des interviewes et autres messages sur sa longévité
musicale, le «Mze», (Le sage en lingala), affirmait, un brin
prémonitoire, qu’il mourrait sur scène. Une manière de dire qu’il n’envisageait
pas de retraite, au dire de Marie-Laure Yaone, son manager, même si on peut en
faire une extension pour donner force de vie au message que voulait faire
passer «Vieux Bokul», un autre de ses surnoms.
Mais, déjà, à la lumière des réactions, hommages, témoignages,
l’unanimité sur sa vie et son œuvre se résume autour du truisme «Grandeur et
humilité». Et le chorus en lingala laisse tonner: «Mbote na yo, tata Mze !»
(Traduisez du lingala, «Salut papa, le
grand Sage !»
Le film d’une mort subite ou prémonitoire ?
Sur le caractère prémonitoire de la disparition sur scène de Papa Wemba, qui ne se souvient du morceau-hommage qu’un de ses disciples de Brazzaville, Rapha Bounzeki, lui dédia avant sa mort en 2008 ? Justement intitulé «Mourir sur scène», ce titre avait, particulièrement ému la star planétaire, avouant notamment pour son fan qui n’avait connu aucune gloire en, tant que chanteur mais une reconnaissance de sapeur, qu’il comprend qu’il ne prendra jamais de retraite, quitte à mourir sur scène. Huit ans après, peut-on parler de prémonition ? Revenons en tout cas, sur le film d’un séjour et d’une journée où, pour reprendre un de ses tubes, «Le dernier coup de sifflet» a retenti sur les bords de la lagune Ebrié.
Après avoir offert une prestation enchantée, 48h auparavant, aux côtés de Nst Cophie’s et autres Kerry James, lors du show VIP à l’Espace Crystal, toujours dans le cadre du Femua, Papa Wemba devait, dans la matinée du samedi 23 avril, se rendre avec ses ouailles abidjanaises de la «Sapologie», mouvement culturel et véritable socio-style autour de l’élégance vestimentaire, à Grand-Bassam. C’était pour y rendre hommage aux victimes de l’attentat terroriste qu’a subi la ville touristique et historique, le 13 mars dernier. Paradoxalement, c’est ce même 13 mars, que Papa Wemba avait regagné Kinshasa (Congo démocratique), après un séjour parisien où, en marge du lancement du présent Femua à l’Unesco, il avait été victime d’un malaise. Situation sanitaire qui avait affolé ses proches, d’autant plus que la rumeur avait évoqué une « malaria cérébrale». Que nenni ! Henri Noël Mbuta Vokia, son attaché de presse, avait, à l’époque démenti l’information arguant que ce n’était qu’un «petit malaise» et l’artiste se préparait pour le Femua d’Abidjan et qu’il passerait par Brazzaville (République du Congo). Où il avait séjourné du 8 au 12 mars à la faveur du grand pèlerinage des Sapologues.
Le film d’une mort subite ou prémonitoire ?
Sur le caractère prémonitoire de la disparition sur scène de Papa Wemba, qui ne se souvient du morceau-hommage qu’un de ses disciples de Brazzaville, Rapha Bounzeki, lui dédia avant sa mort en 2008 ? Justement intitulé «Mourir sur scène», ce titre avait, particulièrement ému la star planétaire, avouant notamment pour son fan qui n’avait connu aucune gloire en, tant que chanteur mais une reconnaissance de sapeur, qu’il comprend qu’il ne prendra jamais de retraite, quitte à mourir sur scène. Huit ans après, peut-on parler de prémonition ? Revenons en tout cas, sur le film d’un séjour et d’une journée où, pour reprendre un de ses tubes, «Le dernier coup de sifflet» a retenti sur les bords de la lagune Ebrié.
Après avoir offert une prestation enchantée, 48h auparavant, aux côtés de Nst Cophie’s et autres Kerry James, lors du show VIP à l’Espace Crystal, toujours dans le cadre du Femua, Papa Wemba devait, dans la matinée du samedi 23 avril, se rendre avec ses ouailles abidjanaises de la «Sapologie», mouvement culturel et véritable socio-style autour de l’élégance vestimentaire, à Grand-Bassam. C’était pour y rendre hommage aux victimes de l’attentat terroriste qu’a subi la ville touristique et historique, le 13 mars dernier. Paradoxalement, c’est ce même 13 mars, que Papa Wemba avait regagné Kinshasa (Congo démocratique), après un séjour parisien où, en marge du lancement du présent Femua à l’Unesco, il avait été victime d’un malaise. Situation sanitaire qui avait affolé ses proches, d’autant plus que la rumeur avait évoqué une « malaria cérébrale». Que nenni ! Henri Noël Mbuta Vokia, son attaché de presse, avait, à l’époque démenti l’information arguant que ce n’était qu’un «petit malaise» et l’artiste se préparait pour le Femua d’Abidjan et qu’il passerait par Brazzaville (République du Congo). Où il avait séjourné du 8 au 12 mars à la faveur du grand pèlerinage des Sapologues.
C’est donc après avoir donné son onction, tôt le matin à l’hôtel Gestone où il était descendu à la Riviera Attoban dans la commune de Cocody, que les Sapologues ivoiriens membres éminents de la Sape (Société des ambianceurs et personnes élégantes), sous la houlette de Ekoumany, se rendent à Grand-Bassam, brandissant un giga-poster de leur «Pape» pour rendre hommage à la ville-martyre. Avant de sonner le rassemblement de toute la légion des Sapologues pour rallier l’antre du Femua.
A ce spectacle, Papa, le chef de la tribu «Molokai» est le dernier artiste, «Noblesse oblige», pour reprendre un slogan cher l’icône, à monter sur scène. Lancé sur la scène, après les prestations des autres artistes à l’affiche que sont Mawndoé, Nguess Bon Sens, Charlotte Dipanda, Kerry James et John Kiffy, Papa Wemba voit le public d’Anoumabo lui faire allégeance dans une quasi-ferveur. Mais au moment où les spectateurs sont emballés et conquis après trois titres très enlevés, l’irréparable se produit. Papa Wemba s’écroule sur la scène.
Musiciens et danseuses arrêtent de jouer et se regroupent autour de leur mentor. Journalistes, organisateurs et autres agents de sécurité assis dans le back-stage croient à un petit malaise. Mais au bout de quelques minutes, les évènements prennent une tournure inattendue, l’artiste est secouru, les lumières s’éteignent sur scène (mais aussi sur la vie de la star) et l’artiste est évacué vers le centre hospitalier susmentionné.
Entre 6h30 et 9h, l’attente est longue. Entre deux ou trois coups de fil, mails et fatigue, des informations nous sont données du monde entier. La Toile s’empare de la nouvelle, avant que le couperet ne soit donné à 9h15. Un point-presse est improvisé à par le staff du Femua pour annoncer la nouvelle.
Hommages et témoignages en chœur !
Au niveau des réactions, l’on note celle qu’a bien voulu nous
accorder, tôt dans la matinée par téléphone, puis par un courriel, le ministre
d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko. [Le ministre d’Etat, ministre
de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, en dépit de son affliction, a
tenu à saluer la mémoire de l’artiste et a informé officiellement SEM. Alassane
Ouattara, le Chef de l’Etat.]
Transcription, in extenso: « Je voudrais, avant toute chose, m’incliner devant la dépouille d’un grand homme de culture, une fierté de l’Afrique contemporaine. Informé dès les premières lueurs du jour par A’salfo, commissaire général du Femua de la triste nouvelle, je n’ai pu m’empêcher d’avoir une pensée pieuse pour sa famille, ses amis et tout le peuple frère de la Ed Congo. J’en ai informé personnellement le Chef de l’Etat, SEM. Alassane Ouattara qui usera des voix officielles pour témoigner de la compassion du peuple ivoirien aux autorités et au peuple congolais. Très affligé car connaissant, personnellement, ce monument de la musique africaine et mondiale qui me faisait l’amitié et l’humilité de me compter parmi ses amis, j’adresse, tout aussi, mes sincères condoléances aux mélomanes de tous les continents et, particulièrement, ceux de la rumba congolaise dont il est de notoriété publique que je suis un féru. A tous les artistes, aux organisateurs du Femua, aux Ivoiriens aussi, j’adresse mes condoléances les plus attristées. Mais avant que des voix plus appropriées ne le fassent, je puis, d’ores et déjà, affirmer qu’en tant que créateur, artiste talentueux, Papa Wemba demeure, par ses œuvres, immortel. Par son humilité et sa rigueur dans la pratique de son art, son métier, un modèle éternel de valeurs. Que le Très-Haut l’accueille dans ses parvis».
Dans la même veine, c’est un ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman, qui, visiblement, affligé, en compagnie du staff organisationnel du Femua, avec à sa tête le Commissaire général, A’Salfo, qui, toute la matinée, multiplient les rencontres, conciliabules, coups de fils. Entre poursuivre le festival, notamment, par le dernier concert de Korhogo afin d’y rendre un hommage des plus mérités et comme au dire d’A’Salfo, «il l’aurait souhaité», à Papa Wemba, et suspendre le dernier acte du Femua, le commissariat du Femua a hésité. Hésité longtemps, même, hier, toute la journée. Se contentant, dans cette valse, de ce communiqué qu’il publia sur le site du Femua, en milieu d’après-midi: « C’est avec une profonde tristesse que le Commissariat général du Femua vous annonce le décès de l’artiste Congolais Papa Wemba, survenu suite à un malaise sur la scène du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo dans la nuit du 23 au 24 avril 2016. Le Commissariat général présente ses condoléances à la famille et au monde de la culture. De plus amples informations vous seront communiquées très prochainement ».
Mais aux environs de midi, l’une des premières réactions venues de son Congo natal qui inonde la blogosphère est l’intervention de Koffi Olomidé, autre star de la musique congolaise. Fort ému, il salue la mémoire de l’un de ses ex-mentors. Comme lui, JB Mpiana, autre figure de proue de la rumba congolaise, annoncent leur arrivée imminente à Abidjan afin de rapatrier la dépouille de leur idole. Le premier arguant qu’il a adressé ses condoléances et ce souhait à des autorités ivoiriennes par téléphone et en a fait de même aux autorités de Kinshasa.
Multipliant, au passage leurs interventions sur les plateaux de télévision en RD Congo. Momo N’Diaye, showmaker ivoirien et ami personnel de Wemba, joint par téléphone avant qu’il ne multiplie ses photos avec l’illustre disparu avec qui nous avions, du reste, une relation particulière confiait, déjà, à 10h: «Tu as tenu à nous dire au revoir à Abidjan, ville lumière. Tu seras un Maître pour moi. Humilité et simplicité t'ont caractérisé. Ces valeurs humaines m'ont beaucoup impressionné. Nous resterons fidèles à tout cela. Vas Papa. Vas en paix. Anoumabo et la Côte d'Ivoire te souhaitent, un bon voyage. Nous ne pleurons pas. Nous prions. Amen...».
John Jay, animateur radio-vedette ivoirien, dans le même élan clame: « Mze, tu sais et je sais donc je ne vais pas pleurer, merci pour ton humilité, merci pour notre fraternité, merci. Formateur des idoles, merci, merci, merci et encore merci et vas-y, pour ton dernier voyage auprès de notre Saint-Père !!!».
Karim Koné alias Don Kareem, promoteur de spectacles, est plus expansif: «Waouhhhh !! Le ciel nous est tombé sur la tête. Que faire? Grande et grosse perte. Que doit- t'on dire ou faire? La grande faucheuse est passée par là... Dieu, prends Papa Wemba à tes côtés parce que, humble, il l'était et savait écouter et prodiguer des conseils à tous ceux qui l'approchaient». Claudy Siar, homme de médias et producteur français, du reste voisin de chambre de Papa Wemba à l’hôtel, revenant sur les circonstances du drame et un tantinet poète, confie: «Il a pris son envol vers les étoiles, comme les plus grands rois. Papa Wemba s'en est allé sur scène».
Sur les chaînes de télévision du monde entier, les réseaux sociaux, les témoignages fusent de partout. De JB Mpiana à Amobé Mevegué, en passant par Koffi Olomidé, bien d’autres personnes-ressources, amis, collaborateurs, fans, témoignent de la vie et l’œuvre d’un grand homme, d’un immortel. Mort à la tâche avec les siens, ses fans du monde entier qu’il a su conquérir au fil de près de 50 ans de carrière riche et pleine.
Retour sur une vie et une œuvre aux accents de la World-Music !
Transcription, in extenso: « Je voudrais, avant toute chose, m’incliner devant la dépouille d’un grand homme de culture, une fierté de l’Afrique contemporaine. Informé dès les premières lueurs du jour par A’salfo, commissaire général du Femua de la triste nouvelle, je n’ai pu m’empêcher d’avoir une pensée pieuse pour sa famille, ses amis et tout le peuple frère de la Ed Congo. J’en ai informé personnellement le Chef de l’Etat, SEM. Alassane Ouattara qui usera des voix officielles pour témoigner de la compassion du peuple ivoirien aux autorités et au peuple congolais. Très affligé car connaissant, personnellement, ce monument de la musique africaine et mondiale qui me faisait l’amitié et l’humilité de me compter parmi ses amis, j’adresse, tout aussi, mes sincères condoléances aux mélomanes de tous les continents et, particulièrement, ceux de la rumba congolaise dont il est de notoriété publique que je suis un féru. A tous les artistes, aux organisateurs du Femua, aux Ivoiriens aussi, j’adresse mes condoléances les plus attristées. Mais avant que des voix plus appropriées ne le fassent, je puis, d’ores et déjà, affirmer qu’en tant que créateur, artiste talentueux, Papa Wemba demeure, par ses œuvres, immortel. Par son humilité et sa rigueur dans la pratique de son art, son métier, un modèle éternel de valeurs. Que le Très-Haut l’accueille dans ses parvis».
Dans la même veine, c’est un ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman, qui, visiblement, affligé, en compagnie du staff organisationnel du Femua, avec à sa tête le Commissaire général, A’Salfo, qui, toute la matinée, multiplient les rencontres, conciliabules, coups de fils. Entre poursuivre le festival, notamment, par le dernier concert de Korhogo afin d’y rendre un hommage des plus mérités et comme au dire d’A’Salfo, «il l’aurait souhaité», à Papa Wemba, et suspendre le dernier acte du Femua, le commissariat du Femua a hésité. Hésité longtemps, même, hier, toute la journée. Se contentant, dans cette valse, de ce communiqué qu’il publia sur le site du Femua, en milieu d’après-midi: « C’est avec une profonde tristesse que le Commissariat général du Femua vous annonce le décès de l’artiste Congolais Papa Wemba, survenu suite à un malaise sur la scène du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo dans la nuit du 23 au 24 avril 2016. Le Commissariat général présente ses condoléances à la famille et au monde de la culture. De plus amples informations vous seront communiquées très prochainement ».
Mais aux environs de midi, l’une des premières réactions venues de son Congo natal qui inonde la blogosphère est l’intervention de Koffi Olomidé, autre star de la musique congolaise. Fort ému, il salue la mémoire de l’un de ses ex-mentors. Comme lui, JB Mpiana, autre figure de proue de la rumba congolaise, annoncent leur arrivée imminente à Abidjan afin de rapatrier la dépouille de leur idole. Le premier arguant qu’il a adressé ses condoléances et ce souhait à des autorités ivoiriennes par téléphone et en a fait de même aux autorités de Kinshasa.
Multipliant, au passage leurs interventions sur les plateaux de télévision en RD Congo. Momo N’Diaye, showmaker ivoirien et ami personnel de Wemba, joint par téléphone avant qu’il ne multiplie ses photos avec l’illustre disparu avec qui nous avions, du reste, une relation particulière confiait, déjà, à 10h: «Tu as tenu à nous dire au revoir à Abidjan, ville lumière. Tu seras un Maître pour moi. Humilité et simplicité t'ont caractérisé. Ces valeurs humaines m'ont beaucoup impressionné. Nous resterons fidèles à tout cela. Vas Papa. Vas en paix. Anoumabo et la Côte d'Ivoire te souhaitent, un bon voyage. Nous ne pleurons pas. Nous prions. Amen...».
John Jay, animateur radio-vedette ivoirien, dans le même élan clame: « Mze, tu sais et je sais donc je ne vais pas pleurer, merci pour ton humilité, merci pour notre fraternité, merci. Formateur des idoles, merci, merci, merci et encore merci et vas-y, pour ton dernier voyage auprès de notre Saint-Père !!!».
Karim Koné alias Don Kareem, promoteur de spectacles, est plus expansif: «Waouhhhh !! Le ciel nous est tombé sur la tête. Que faire? Grande et grosse perte. Que doit- t'on dire ou faire? La grande faucheuse est passée par là... Dieu, prends Papa Wemba à tes côtés parce que, humble, il l'était et savait écouter et prodiguer des conseils à tous ceux qui l'approchaient». Claudy Siar, homme de médias et producteur français, du reste voisin de chambre de Papa Wemba à l’hôtel, revenant sur les circonstances du drame et un tantinet poète, confie: «Il a pris son envol vers les étoiles, comme les plus grands rois. Papa Wemba s'en est allé sur scène».
Sur les chaînes de télévision du monde entier, les réseaux sociaux, les témoignages fusent de partout. De JB Mpiana à Amobé Mevegué, en passant par Koffi Olomidé, bien d’autres personnes-ressources, amis, collaborateurs, fans, témoignent de la vie et l’œuvre d’un grand homme, d’un immortel. Mort à la tâche avec les siens, ses fans du monde entier qu’il a su conquérir au fil de près de 50 ans de carrière riche et pleine.
Retour sur une vie et une œuvre aux accents de la World-Music !
Du soukouss à la rumba, en passant par le funk et le jazz,
Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba s’est imposé depuis près d’un demi-siècle de
carrière musicale, comme l’une des valeurs sûres de la world’ music. Oui,
pas-à-pas, Papa Wemba est devenu une légende vivante.
Né le 14 juin 1949 à Lubefu dans le Kasaï-Oriental en République démocratique du Congo, il était, en effet, était le fondateur et ombre tutélaire du label Viva la Musica, qui recrutera et formera des stars de la musique congolaise et africaine telles que Koffi Olomidé, King Kester Emeneya. A 67 ans, officiellement, même si bien de ses condisciples lui en donnent bien plus, en dépit des hauts et bas dans la vie, Papa Wemba n’a jamais quitté le sommet du hit-parade. Et, il le prouve, à l’envi, dégageant un charisme à nul autre pareil quand du trémolo de sa voix nasillarde il entonne «Maria Valencia», «Somo Trop», «Muana Molokaï» ou encore «Dernier coup de sifflet»…
Mieux, quand il prend ses attributs de «Pape» de la Sape, l’hymne chanté par ses ouailles est «Proclamation». Entre autres versets par eux psalmodiés, les grands noms de la haute-couture: Gianfranco Ferre, Kenzo, Kanzaï Yamamoto, JM Weston… Dans cette frénésie où l’élégance vestimentaire se la dispute à la chorégraphie enjouée, la religion de la Sapologie prend tout son sens. Quoi de plus normal que ce néologisme soit tiré de l’album au nom ô combien révélateur de Papa: «Notre Père» ! L’un des artistes-musiciens africains les plus populaires depuis plusieurs années. Papa Wemba, dès l'enfance, cultive une voix ténor particulière et devient chanteur en suivant les traces de sa mère, une pleureuse professionnelle. Au milieu des années 1960, il est élève à l'École Pigier à Kinshasa et fait de la chorale religieuse, en dehors de l'école. Puis, après la mort de ses parents, il s'oriente vers la musique populaire Kinoise dans son quartier Matonge, le berceau de la musique congolaise, sous le pseudonyme de Jules Presley.
Il fait, ensuite, au milieu des années 70, ses humanités chez le mythique groupe de soukouss Zaïko Langa Langa qui comptait des sommités comme Evoloko Joker, Mavuela, Efonge Gina, avant de créer son propre label, Viva la Musica, après plusieurs expériences et collaborations comme Isifi Lokole avec Evoloko et Bozi Boziana. Le Zaiko Langa-Langa va atteindre le summum de sa gloire en 1974 avec des tubes à succès comme "Mété La Vérité", "Chouchouna" (Papa Wemba), "Eluzam", "Mbeya Mbeya" (Evoloko), "Yo Nalinga, "BP Ya Munu" (Efonge Gina), "Zania" (Mavuela).
Viva la Musica, le berceau de Koffi Olomidé
Né le 14 juin 1949 à Lubefu dans le Kasaï-Oriental en République démocratique du Congo, il était, en effet, était le fondateur et ombre tutélaire du label Viva la Musica, qui recrutera et formera des stars de la musique congolaise et africaine telles que Koffi Olomidé, King Kester Emeneya. A 67 ans, officiellement, même si bien de ses condisciples lui en donnent bien plus, en dépit des hauts et bas dans la vie, Papa Wemba n’a jamais quitté le sommet du hit-parade. Et, il le prouve, à l’envi, dégageant un charisme à nul autre pareil quand du trémolo de sa voix nasillarde il entonne «Maria Valencia», «Somo Trop», «Muana Molokaï» ou encore «Dernier coup de sifflet»…
Mieux, quand il prend ses attributs de «Pape» de la Sape, l’hymne chanté par ses ouailles est «Proclamation». Entre autres versets par eux psalmodiés, les grands noms de la haute-couture: Gianfranco Ferre, Kenzo, Kanzaï Yamamoto, JM Weston… Dans cette frénésie où l’élégance vestimentaire se la dispute à la chorégraphie enjouée, la religion de la Sapologie prend tout son sens. Quoi de plus normal que ce néologisme soit tiré de l’album au nom ô combien révélateur de Papa: «Notre Père» ! L’un des artistes-musiciens africains les plus populaires depuis plusieurs années. Papa Wemba, dès l'enfance, cultive une voix ténor particulière et devient chanteur en suivant les traces de sa mère, une pleureuse professionnelle. Au milieu des années 1960, il est élève à l'École Pigier à Kinshasa et fait de la chorale religieuse, en dehors de l'école. Puis, après la mort de ses parents, il s'oriente vers la musique populaire Kinoise dans son quartier Matonge, le berceau de la musique congolaise, sous le pseudonyme de Jules Presley.
Il fait, ensuite, au milieu des années 70, ses humanités chez le mythique groupe de soukouss Zaïko Langa Langa qui comptait des sommités comme Evoloko Joker, Mavuela, Efonge Gina, avant de créer son propre label, Viva la Musica, après plusieurs expériences et collaborations comme Isifi Lokole avec Evoloko et Bozi Boziana. Le Zaiko Langa-Langa va atteindre le summum de sa gloire en 1974 avec des tubes à succès comme "Mété La Vérité", "Chouchouna" (Papa Wemba), "Eluzam", "Mbeya Mbeya" (Evoloko), "Yo Nalinga, "BP Ya Munu" (Efonge Gina), "Zania" (Mavuela).
Viva la Musica, le berceau de Koffi Olomidé
Papa Wemba et Koffi Olomidé, les deux «frères», fers de lance
de la rumba, souvent opposés par fan-clubs ou médias interposés mais toujours
unis pour la gloire de la musique africaine. En février 1977, il crée son
propre orchestre le Viva la musica, un label qui va l'accompagner durant toute
la suite de sa carrière. Il forme son nouveau groupe autour de jeunes talents
comme les chanteurs Kisangani Espérant, Pépé Bipoli, Jadot le Cambodgien et
Petit Aziza, Emeneya, les guitaristes Rigo Star, Bongo Wendé, Syriana et Pinos,
le batteur Otis. Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître; le succès est
foudroyant avec des tubes comme "Mère supérieure", Ebalé Mbongé
"Mabele Mokonzi", "Bokulaka"", "Ekoti ya nzube.
Les deux premières années de Viva la musica, sont celles de la collaboration de
Papa Wemba avec Koffi Olomidé, alors étudiant. Celui-ci écrit les paroles de
certaines chansons de son aîné et s'initie au chant et à la scène à ses côtés.
Il enregistre également ces premières chansons sous le label Viva :"Princesse
Ya Sinza", "Asso","Samba Samba", "Anibo".
Le chef de Molokaï comme Fela à Kalakuta…
Le chef de Molokaï comme Fela à Kalakuta…
Comme Fela qui avait fondé Kalakuta Republic, Papa Wemba créa
en 1977 dans sa cour familiale de Matonge, à Kinshasa, le Village de Molokaï,
une sorte de copie d'un village africain, avec ses règles et ses codes, dont il
s'intronisa lui-même symboliquement chef coutumier. Mais, sa démarche n'était
pas politiquement comparable à celle de Fela au Nigeria car il n'a jamais fait
de l'activisme politique contre le régime autoritaire de Mobutu.
Une brève idylle avec Rochereau, son idole !
Une brève idylle avec Rochereau, son idole !
De 1979 à 1980, Papa Wemba intègre le groupe Afrisa
International de Tabu Ley alias Rochereau, son idole de toujours. Il s'agit
d'une collaboration temporaire souhaitée par les deux artistes. Il participe à
une tournée européenne de l'Afrisa et enregistre deux chansons avec son mentor
: "Ngambo moke" et "Lèvres roses".
L’Europe, l’affaire des visas, la prison, Dieu…
L’Europe, l’affaire des visas, la prison, Dieu…
Vers la fin des années 1980, Papa Wemba s'installe en Europe,
sort successivement les albums "L'Esclave", "Mfono Yami",
"Le voyageur", "Foridoles", "Malimba", et arpente
avec succès les échelons de la World music. Au milieu des années 1990, il fait
la connaissance de l'homme qui va donner un second souffle à sa carrière: Peter
Gabriel. L'album " Emotion " le consacre comme une des grandes
figures de la world music.
Encore plus mystique après son passage en prison en 2003 où dit-il, «Dieu lui serait apparu», il retrouve la scène le 25 octobre 2003 au Zénith de Paris avec l'orchestre Viva Tendance. En 2003, en effet, Papa Wemba est suspecté d'être au cœur d'une affaire de trafic de visas et d'aide à l'immigration clandestine, à travers ses tournées musicales entre son pays, la République démocratique du Congo, la France et la Belgique.
Le 17 février 2003, il est interpellé à Paris et maintenu en détention pendant trois mois et demi. Le 16 novembre 2004, le tribunal correctionnel de Bobigny (France) le condamnera à trente mois de prison, dont quatre fermes déjà purgés en 2003, et 10 000 euros d’amende pour « aide au séjour irrégulier de clandestins sous couvert de ses activités musicales ».
Ça, c’est du cinéma !
Encore plus mystique après son passage en prison en 2003 où dit-il, «Dieu lui serait apparu», il retrouve la scène le 25 octobre 2003 au Zénith de Paris avec l'orchestre Viva Tendance. En 2003, en effet, Papa Wemba est suspecté d'être au cœur d'une affaire de trafic de visas et d'aide à l'immigration clandestine, à travers ses tournées musicales entre son pays, la République démocratique du Congo, la France et la Belgique.
Le 17 février 2003, il est interpellé à Paris et maintenu en détention pendant trois mois et demi. Le 16 novembre 2004, le tribunal correctionnel de Bobigny (France) le condamnera à trente mois de prison, dont quatre fermes déjà purgés en 2003, et 10 000 euros d’amende pour « aide au séjour irrégulier de clandestins sous couvert de ses activités musicales ».
Ça, c’est du cinéma !
Au titre de la vie hors scène musicale et dans les bacs, de
Papa, l’on note qu’en en 1987, il est l'acteur principal du film belgo-zaïrois
La vie est belle de Ngangura Dieudonné Mweze et Benoît Lamy. Il compose une
bonne partie de la musique originale de ce film. Il apparaît également en 1997
dans Combat de fauves de Benoît Lamy. Les acteurs principaux du film sont Ute Lemper
et Richard Bohringer. Même si dans le cinéma, il fait ses premières apparitions
dans Black Mic-Mac, aux côtés d’Isaac de Bankholé avec à ses côtés d’autres
chantres de la Sape, tels que Jo Ballard, Dr Limane…
REMI COULIBALY
REMI COULIBALY
in Fratmat.info
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