A
l’ouverture de la 52ème session ordinaire de la commission des
droits de l’homme, à Yamoussoukro, le mardi 9 octobre dernier, le président
Alassane a exprimé l’engagement de la Côte d’Ivoire à rattraper en un an le
retard de dix, en matière de droit de l’homme. L’intégralité de son discours.
-Monsieur le Premier Ministre,
-Madame la Présidente de la Commission Africaine des
Droits de l’Homme et des peuples,
-Mesdames et Messieurs les Présidents des institutions de
la République,
-Mesdames et Messieurs les ministres,
-Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
-Mesdames et Messieurs les représentants des
organisations internationales,
-Mesdames et Messieurs les élus,
-Honorables Chefs traditionnels et religieux,
-Mesdames et Messieurs les délégués des Etats,
-Honorables invités,
-Mesdames et Messieurs,
“C’est
un honneur pour la Côte d’Ivoire d’accueillir la 52ème session de la Commission
Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.
Je
voudrais donc exprimer la gratitude du Gouvernement et du peuple ivoiriens à la
Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples pour avoir décidé de
la tenue à Yamoussoukro de cette session ordinaire spéciale, car elle est
doublée des festivités marquant le 25ème anniversaire de la création de la
Commission.
Je
voudrais, à cet effet, rendre hommage à Madame Catherine DUPE ATOKI, Présidente
de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, pour son engagement
pour la défense de la dignité humaine ainsi que pour son attachement à la
protection des droits de l’Homme en Afrique. Merci, Madame la Présidente pour
cette marque de considération à l’endroit de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens.
Madame la Présidente,
C’est
également l’occasion de vous féliciter ainsi que la Commission Africaine pour
vos efforts soutenus en vue de faire des droits de l’Homme une réalité sur le
continent africain, en dépit des nombreux défis auxquels votre institution est
confrontée.
Le
retour de la Côte d’Ivoire au sein de la Commission, après une décennie
d’absence, nous a permis d’apprécier l’immense travail accompli sur le terrain
; il nous a aussi convaincu du rôle éminemment remarquable que la Commission
joue dans le système africain de protection des droits de l’Homme.
Je
me félicite de votre initiative de créer un prix des droits de l’Homme destiné
aux Institutions Nationales des Droits de l’Homme et aux Organisations Non
Gouvernementales, afin de les encourager à travailler encore plus à la
promotion et à la protection des droits de l’Homme.
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Les
sessions ordinaires de la Commission Africaine constituent des cadres d’échange
et d’évaluation de la situation des droits de l’Homme en Afrique.
Elles
offrent aussi l’opportunité de faire le bilan des progrès enregistrés dans la
mise en œuvre des droits et libertés garantis par la Charte africaine des
droits de l’Homme et des Peuples.
L’ordre
du jour de la rencontre d’aujourd’hui est marqué par les questions liées à la
célébration du 25ème anniversaire de la création de la Commission africaine.
En
effet, il importait, pour notre organisation, après un quart de siècle
d’existence, de jeter un regard rétrospectif et lucide sur son fonctionnement
afin de repartir sur de nouvelles bases, nécessaires à la consolidation de
l’Etat de droit, à la promotion d’une culture démocratique et au plein respect
des droits de l’Homme sur l’ensemble du continent.
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
La
dignité et l'intégrité de la personne humaine, sans distinction de couleur, de
sexe, d'âge, de religion ou de culture, compte au nombre des valeurs à défendre
en ce 21ème siècle. Le respect, la protection et l’application de ces principes
fondamentaux incombe non seulement à tout Etat, à tout Gouvernement, mais aussi
à tout individu doté d’un sens d’humanité et de démocratie.
Aujourd’hui,
si l’on reconnait de façon unanime une nette amélioration de la situation des
droits de l’Homme en Afrique, force est de constater qu’il reste encore du
chemin à parcourir pour consacrer la vie humaine. En vérité, les droits de
l'Homme, c'est-à-dire le droit de chacun d'être un homme, sont encore loin
d'être garantis.
La
dégradation de l’environnement, les violences liées au genre, la prolifération
des armes de destruction massives et des armes légères et de petit calibre,
constatées ça et là, ainsi que le nombre important de conflits prolongés, le
taux élevé d’illettrisme et de pauvreté, le fléau du VIH/SIDA et la corruption
sont autant d’obstacles pour la jouissance des droits de l’Homme dans notre
beau continent.
A
titre d’exemple, les violations des droits de l’Homme et des actes de violence
commis régulièrement dans le nord de la République sœur du Mali par des groupes
terroristes et autres réseaux de criminalité transnationales heurtent fortement
la conscience humaine.
Il
est temps que l’ensemble des Etats, de la communauté internationale et des
organisations de la société civile, attachés à la défense de la démocratie et
de la dignité humaine, se mobilisent pour venir à bout de cette menace qui pèse
sur le Mali et sur l’ensemble de la sous-région ouest africaine.
Je
voudrais donc profiter de cette tribune pour encourager la communauté
internationale à répondre à la crise humanitaire au Sahel en consolidant son
assistance aux réfugiés, aux personnes déplacées et à toutes les personnes
vulnérables.
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
En
ce qui concerne la Côte d’Ivoire, l’état catastrophique des droits de l’Homme
et des Libertés Publiques constatées ces dernières années tirait son origine de
l’absence d’une véritable politique de protection des droits humains et d’une
culture généralisée de l’impunité durant la décennie 2000-2010.
C’est
pourquoi, dès ma prise de fonction, après la crise post-électorale, j’ai engagé
mon pays, à travers diverses dispositions institutionnelles et juridiques, sur
la voie d’un Etat de droit, avec une lutte sans merci contre l’impunité, la
réalisation d’une vie politique apaisée et la promotion d’une culture des
droits humains. Je signale que nous venons d’introduire l’éducation aux Droits
de l’homme et à la Citoyenneté dans nos écoles, afin que nos enfants soient
imprégnées des droits humains.
Conscient
de l’importance, pour l’ensemble des populations, de la mise en œuvre effective
des instruments juridiques internationaux, relatifs à la promotion et à la
protection des droits de l’Homme auxquels l’Etat a souscris, le Gouvernement a
entrepris de nombreuses réformes législatives. Les plus récentes concernent la
réforme de la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire et la
ratification des conventions relatives à la réduction des cas d’apatridie.
En
outre, la Côte d’Ivoire, qui entend désormais honorer son engagement à
soumettre des rapports périodiques aux organes des traités, a soumis à la
présente session son premier rapport sur les initiatives prises par le
Gouvernement pour mettre en œuvre les dispositions de la Charte africaine,
ainsi que les contraintes auxquelles il a dû faire face.
De
plus, notre pays sera présent à la 106ème session du Conseil des Droits de
l’Homme pour évoquer les efforts entrepris dans le sens de la promotion et de
la protection des droits de l’Homme.
Je
voudrais donc réaffirmer ma détermination et celle du Gouvernement à collaborer
avec la Commission Africaine et à l’accompagner dans sa noble mission
d’embellissement de l’image de notre continent en matière des droits de
l’Homme.
Mesdames et Messieurs
les Commissaires,
Au
cours de vos assises qui s’étendront sur deux semaines, vous échangerez sur
divers thèmes, essentiellement liés à l’évaluation des activités de la
Commission africaine au cours des 25 dernières années.
Je
forme le vœu que de ces débats sortent des recommandations pertinentes qui
renforceront davantage les capacités de la Commission africaine, pour une
Afrique consciente et respectueuse de la dignité humaine.
C’est
sur cette note d’espoir, et en souhaitant pleins succès à vos travaux, que je
déclare ouverte la 52ème session de la Commission Africaine des Droits de
l’Homme et des Peuples.
Je vous remercie.
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